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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/126

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CONTES NOCTURNES.

Le procès contre Trabacchio était arrivé à son terme, et il était condamné, ainsi que son père, à la peine du feu, qu’il devait subir prochainement.

Andrès revenait un soir de la forêt avec son fils ; il était déjà près du château, lorsqu’il entendit un cri plaintif qui semblait sortir du fossé voisin. Il y courut, et aperçut un homme couvert de misérables haillons, couché dans le fossé, et qui paraissait sur le point de rendre son âme au milieu des plus affreuses douleurs. Andrès jeta son fusil et sa gibecière, et tira avec peine cet infortuné du fossé où il était plongé ; mais lorsqu’il aperçut son visage, il recula avec horreur ; c’était Trabacchio. Il le laissa tomber en frémissant ; mais celui-ci s’écria d’une voix sourde : Andrès, Andrès, est-ce toi ? Par la miséricorde de Dieu à qui