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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/127

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IGNACE DENNER.

j’ai recommandé mon âme, aie pitié de moi ! si tu me sauves, tu sauveras une âme de la damnation éternelle ; car la mort va me saisir, et je n’ai pas encore achevé ma pénitence.

— Maudit trompeur ! s’écria Andrès, meurtrier de mon enfant, de ma femme, le démon t’a-t-il encore conduit ici pour me perdre ! Je n’ai rien de commun avec toi ; meurs et pourris comme une charogne, infâme que tu es !

Andrès voulut le repousser dans le fossé, mais Trabacchio se mit à gémir : Andrès ! veux-tu faire périr le père de ta femme, de ta Giorgina, qui prie là-haut pour moi, près du trône de Dieu !

Andrès frissonna, le nom de Giorgina exerça sur lui un effet magique ; il prit Trabacchio, le chargea avec peine sur ses épaules, et l’emporta dans sa