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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/129

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IGNACE DENNER.

un gazon fort épais, au milieu des broussailles ; mais il était entièrement brisé, et il ne put faire le moindre mouvement ; des insectes de toute espèce s’établirent sur son corps à demi-nu, et se nourrirent de son sang, sans qu’il eût la force de les éloigner. Ainsi se passa une journée pleine d’angoisses. Ce ne fut qu’au commencement de la nuit, qu’il parvint à se traîner plus loin, et il fut assez heureux pour venir jusqu’à un endroit, où les eaux de la pluie avaient formé une petite mare, dans laquelle il put se désaltérer. Il se sentit moins faible, et gagna à grand’peine la forêt : c’est ainsi qu’il était venu jusqu’au lieu où Andrès l’avait trouvé. Ses derniers efforts avaient épuisé le reste de sa vie, et quelques minutes plus tard, Andrès l’eût trouvé mort. Sans songer à ce qu’il adviendrait si Trabacchio était découvert dans