Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
CONTES NOCTURNES.

sa demeure, il eut de lui les plus grands soins, mais avec tant de précaution que personne ne put soupçonner la présence d’un étranger ; son fils lui-même, accoutumé à obéir aveuglément à son père, garda fidèlement le silence. Enfin, après quelques jours, Andrès demanda à Trabacchio s’il était effectivement le père de Giorgina.

— Sans doute, je le suis, répondit Trabacchio. J’enlevai un jour, dans les environs de Naples, une charmante fille qui me donna un enfant. Tu sais maintenant qu’un des grands talens de mon père consistait à composer une liqueur merveilleuse dans laquelle entrait, comme ingrédient principal, le sang pris au cœur d’un enfant âgé de neuf semaines, de neuf mois ou de neuf ans, et qui devait lui avoir été confié volontairement par ses parens. Plus les enfans sont proches parens de