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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/146

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CONTES NOCTURNES.

croix sur la poitrine, qui la fit reconnaître pour l’abbesse d’un couvent de religieuses de l’ordre de Cîteaux. Pendant ce temps, la jeune dame ne donna d’autres signes de vie qu’un profond soupir. On apporta des essences dont la femme du bourguemestre vanta fort les effets, en suppliant la dame de permettre qu’on la débarrassât du voile épais qui l’empêchait de respirer ; mais la malade, baissant la tête avec tous les signes de l’effroi, repoussa de la main l’hôtesse, et ne consentit à respirer un flacon que sous son voile sans en lever un seul pli.

— Vous avez, je l’espère, tout préparé, mon cher monsieur, dit l’abbesse au bourguemestre.

— Sans doute, répondit le vieillard, j’espère que mon gracieux prince sera content de moi, ainsi que la dame pour