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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/155

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LE VŒU.

boisson que l’eau, et les instances de la vieille, qui lui représenta que son état exigeait une nourriture plus succulente, la décidèrent seulement à adoucir la rigueur de ce régime. Tout le monde dans la maison regardait cette conduite comme la pénitence d’une faute grave, mais elle excitait en même temps la commisération et un respect qu’augmentaient la noblesse des manières de la dame, et la grâce qui régnait dans ses moindres mouvemens. Mais l’obstination qu’elle mettait à ne jamais déposer son voile mêlait à ces sentimens quelque chose de terrible. Personne n’approchait d’elle que le vieillard et les femmes ; et celles-ci, qui n’étaient jamais sorties de leur petite ville, n’auraient pu reconnaître les traits d’une personne étrangère ; à quoi servait donc ce voile qu’elle portait sans cesse ? L’imagination occupée des