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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/156

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CONTES NOCTURNES.

femmes leur fit bientôt trouver une histoire effroyable. Un signe terrible (ainsi le disait le bruit qui se répandait), la marque des griffes du diable, avait défiguré les traits de l’étrangère, et c’était pour ce motif qu’elle se tenait rigoureusement voilée ; le vieux bourguemestre eut peine à maîtriser les bavardages, et à empêcher qu’ils ne se répandissent dans la ville où l'on connaissait déjà l’arrivée de l’étrangère. On avait aussi remarqué ses courses au couvent des carmélites, et bientôt on ne la désigna plus que sous le nom de la femme noire, sobriquet auquel on attachait quelque idée d’apparition. Le hasard voulut qu’un jour au moment où la fille du bourguemestre apportait le repas de l’étrangère, une bouffée de vent soulevât le voile mystérieux ; la dame se retourna rapidement pour échapper aux regards