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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/158

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CONTES NOCTURNES.

vrer à ses occupations ascétiques, et les soins dont elle avait sans cesse besoin l’accoutumèrent peu à peu avoir les personnes de la famille. La femme du bourguemestre oubliait aussi, au milieu des occupations que lui donnait la malade, toutes les pensées fâcheuses qu’elle avait conçues contre elle ; le vieillard semblait rajeuni et jouait avec l’enfant comme s’il eût été son petit-fils ; et tous s’étaient tellement accoutumés à voir Célestine voilée qu’ils n’y songeaient plus. Elle avait fait jurer à la sage-femme qui l’avait assistée de ne pas lever ce voile, quelque chose qui arrivât, excepté en cas de mort. Il était bien certain que la femme du bourguemestre avait vu les traits de Célestine, mais elle ne disait rien, et s’écriait seulement quelquefois : — La pauvre jeune dame, il faut bien qu’elle se voile !