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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/159

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LE VŒU.

Quelques jours après, le moine carmélite qui avait baptisé l’enfant reparut. On l’entendit parler avec chaleur et prier. Lorsqu’il fut parti, on trouva Célestine assise dans son fauteuil, l’enfant sur ses genoux ; il avait un scapulaire sur ses petites épaules et un Agnus Dei sur la poitrine. Des semaines, des mois s’écoulèrent sans qu’on vînt chercher Célestine et son enfant, comme le prince l’avait annoncé au bourguemestre. Elle eût entièrement vécu comme une personne de la famille, sans le voile fatal qui empêchait toujours les dernières effusions de l’amitié. Le bourguemestre prit un jour sur lui d’en parier à la jeune dame, mais lorsque celle-ci lui répondit d’une voix sourde, que ce voile ne tomberait qu’à sa mort, il garda le silence, et désira de nouveau que l’abbesse revînt avec son carrosse.