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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/160

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CONTES NOCTURNES.

Le printemps était arrivé, et la famille du bourgnemestre revenait de la promenade avec des bouquets dont les plus beaux étaient destinés à la pieuse Célestine. Au moment où ils se disposaient à rentrer dans la maison, un cavalier accourut à toute bride, et demanda le bourguemestre. Le vieillard répondit que c’était lui-même, et qu’il se trouvait devant sa demeure. L’étranger sauta à bas de son cheval, qu’il attacha à un poteau, et se précipita dans la maison, en s’écriant : Elle est ici ! Elle est ici ! — On entendit une porte s’ouvrir et Célestine pousser un cri. Le vieillard plein d’effroi courut à elle. Le cavalier, — c’était un officier des chasseurs français de la garde, décoré de plusieurs ordres, — avait arraché l’enfant de son berceau ; il le tenait de son bras gauche enveloppé de son manteau, et de