Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
CONTES NOCTURNES.

— Non, s’écriait l’officier dans un violent désespoir ; non, femme inhumaine et impitoyable, tu as pu arracher mon cœur de mon sein, mais tu ne perdras pas cette innocente créature. À ces mots, l’officier pressait plus fortement l’enfant contre sa poitrine, et Célestine s’écria hors d’elle : Vengeance ! — Vengeance du ciel sur toi, meurtrier !

— Loin de moi, apparition infernale ! s’écriait l’officier ; et repoussant Célestine d’un mouvement convulsif du pied, il essaya de gagner la porte. Le vieillard voulut lui barrer le chemin ; mais il tira rapidement un pistolet de sa poche, et lui en présenta l’embouchure en s’écriant : — Une balle dans la cervelle à qui essaiera d’arracher l’enfant à son père ! — Puis s’élançant au bas de l’escalier, il se jeta en selle avec l’enfant, et partit en plein galop.