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IGNACE DENNER.

de pistolets qu’il mit sur la table. Andrès s’était approché du lit de Giorgina ; elle y était étendue sans connaissance. L’étranger s’approcha aussi, regarda long-temps la malade d’un air pensif, prit sa main et consulta attentivement son pouls. Lorsque Andrès, au désespoir, s’écria : — Ah ! mon Dieu, elle va mourir ! l’étranger lui répondit : — Nullement, mon ami, soyez tranquille. Il ne manque à votre femme qu’une bonne nourriture, et pour l’instant, j’ai un cordial qui lui fera grand bien. Je ne suis pas un médecin, il est vrai, et seulement un marchand ; mais je m’entends un peu en médecine et je possède même plus d’un secret que je débite.

À ces mots, l’étranger ouvrit sa cassette, en tira une fiole, fit tomber quelques gouttes d’une liqueur rougeâtre sur un morceau de sucre, et le