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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/18

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CONTES NOCTURNES.

mit dans la bouche de la malade. Puis il prit dans sa valise un petit flacon taillé, rempli de vin du Rhin, et en fit prendre quelques cuillerées à Giorgina. Il commanda à Andrès de placer l’enfant sur le sein de sa mère, et de les laisser tous deux prendre du repos. Andrès regardait cet étranger comme un ange descendu du ciel pour venir à son secours. Il avait d’abord jeté sur lui des regards de défiance ; mais la sollicitude qu’il montrait pour Giorgina l’entraînait vers lui. Il lui raconta aussitôt comment il était tombé dans la misère par la faveur que le comte de Fach avait voulu lui faire, et comment il ne sortirait de sa vie de cet état désespéré et accablant. L’étranger chercha à le consoler, en lui disant que souvent un bonheur inespéré apportait la joie aux plus malheureux, et qu’il fallait bien risquer quelque