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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/80

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CONTES NOCTURNES.

affirmativement, et laissa non sans hésitation, l’enfant dans les mains de Denner qui se plaça paisiblement devant la porte, et pria la mère de lui apprêter à souper, attendu qu’il devait partir dans une heure. À peine Giorgina était-elle entrée dans la cuisine, qu’elle vit Denner passer dans la chambre voisine avec l’enfant dans ses bras. Bientôt après, une singulière odeur se répandit dans la maison ; elle semblait s’échapper de cette chambre. Giorgina fut saisie d’un effroi sans égal ; elle courut vers la chambre, et trouva la porte fermée au verrou. Il lui sembla qu’elle entendait son enfant gémir. — Sauvez, sauvez mon enfant des mains de ce misérable, cria-t-elle au valet qui accourut dans ce moment. Celui-ci saisit une pince, et brisa la porte. Une vapeur épaisse et étouffante s’échappa ; d’un bond Gior-