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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/86

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CONTES NOCTURNES.

Les dragons les entourèrent, on garotta Andrès et sa femme, et on les jeta sur la charrette qui se trouvait déjà devant la porte. Giorgina se lamentait, et demandait à grands cris, qu’on ne la séparât point de son enfant.

— Veux-tu donc entraîner ta progéniture dans ta corruption infernale ! lui dit le commissaire, et il enleva l’enfant de ses bras. On se disposait déjà à se mettre en route, lorsque le vieux forestier, homme rude et loyal, s’approcha de la charrette, et dit : — Andrès, Andrès, comment as-tu pu te laisser entraîner par le démon, à de semblables crimes, toi qui étais si probe, et si pieux.

— Ah ! mon cher monsieur, dit Andrès en proie à la plus vive douleur, aussi vrai que Dieu est au ciel, aussi vrai que j’espère me sauver, je suis inno-