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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 14, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/90

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CONTES NOCTURNES.

— Quoi, misérable, s’écria-t-il, oses-tu bien m’accuser du meurtre de mon cher maître, que tu as commis toi-même ? — Ta vengeance me poursuit parce que j’ai renoncé à toute communauté avec toi, parce que j’ai résolu de te tuer comme une bête féroce, si tu franchissais le seuil de ma porte. Voilà pourquoi tu as attaqué ma demeure, avec toute ta bande, tandis que j’étais éloigné ; voilà pourquoi tu as assassiné mon pauvre enfant innocent et mon brave serviteur ! — Mais tu n’échapperas pas à la juste vengeance de Dieu, alors même que je deviendrais victime de ta méchanceté.

Andrès répéta encore sa déposition en l’accompagnant des sermens les plus solennels, mais Denner se mit à rire ironiquement, et l’accusa de se parjurer par lâcheté et dans la crainte de l’échafaud.