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CONTES NOCTURNES

l’atelier. Dans ce moment, il entendit devant la maison une voix brutale qui disait : — Holà ! n’est-ce pas ici que demeure ce vieux scélérat, ce coquin de Wacht ? Une voix lui répondit dans la rue : — Ce n’est pas un vieux coquin qui demeure ici ; c’est la maison de l’honnête bourgeois et maître charpentier, maître Jean Wacht.

Au même moment, la porte de la maison fut enfoncée d’un coup violent, et un homme grand et vigoureux et d’un air féroce se trouva en face du maître. Ses cheveux noirs se dressaient à travers les trous de son bonnet militaire, et la blouse qui tombait en lambeaux ne pouvait cacher toutes les parties de son corps nu et souillé de fange. Il avait à ses pieds des souliers de soldat, et les sillons bleuâtres tracés sur ses chevilles, indiquaient la marque des chaînes qu’il avait portées.