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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/162

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CONTES NOCTURNES.

tellement. Et la douleur étouffa sa voix.

— Ce n’est pas moi qu’il en faut accuser, Maximilien ! dit la dame avec un accent pénétré et d’une voix émue. N’est-ce pas votre inflexible opiniâtreté, votre foi aveugle dans les pressentimens, vos visions qui vous chassèrent loin de moi, et qui me décidèrent à donner la préférence à cet homme plus doux et plus pliant, qui prétendait aussi à mon cœur ? Ah ! Maximilien, vous dûtes sentir vous-même combien je vous aimais tendrement ; mais votre humeur fantasque ne me tourmentait-elle pas sans relâche ?

Le vieux monsieur interrompit la dame, et abandonnant sa main : — Oh ! vous avez raison, madame la conseillère-intime, je dois rester seul ; nul cœur humain ne doit se joindre au mien ; toutes les joies que donnent