Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
CONTES NOCTURNES

Une modestie pudique, une douceur exquise, un tact sûr et fin, avaient été l’apanage de sa mère. Nanni moins grave et moins réservée, était en revanche la grâce même ; et le seul reproche qu’on pouvait lui faire, c’était une sensibilité, qui dégénérait facilement en une sensiblerie larmoyante, et qui la rendait trop impressionnable.

Maître Wacht ne pouvait regarder la chère enfant sans émotion, et l’aimait d’une manière d’ordinaire peu commune aux âmes fortes.

Il se peut qu’il eût gâté, dès les premières années, ce cœur trop sensible, et qu’il eût ainsi puissamment contribué à éveiller et à nourrir cette facilité à s’émouvoir qui lui était propre.

Nanni aimait à se mettre simplement, mais elle s’habillait d’étoffes très-fines, et suivait des modes qui dépas-