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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/115

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temps dans le cœur de certaines femmes. — Dis-moi un peu, ce que tu éprouves en embrassant ta Sara!, ta Ninon ? — Tu sais, que nous autres Espagnols, nous avons une imagination brûlante, et voilà pourquoi je ne puis penser à ton bonheur, sans m’enflammer! Tu n’es cependant pas jaloux ? La flèche mortelle du sarcasme avait atteint le cœur du jeune homme. Les avertissemens de Sévère se présentèrent à sa mémoire ; et il sentit que, s’il se permettait de parler de ses rapports avec la femme du professeur, il exciterait encore davantage la verve sardonique de l’Espagnol. Cependant la folle illusion qui lui avait fait sacrifier sa vie à la fleur de l’âge, se présenta de nouveau et avec force à son esprit. Il garda le silence ; mais la rougeur brûlante de son visage