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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/149

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gue. La situation de son esprit était celle d’un homme en délire. Alors, le malin esprit fit entendre sa voix, et ces mots vinrent frapper son oreilles : — Que fais-tu ici ? Pourquoi tardes-tu ? la poudre a produit son effet, tu as triomphé ! — Tu es libre. — Va, cours auprès de celle que tu as gagnée au prix de ta félicité; tu jouiras d’un bonheur indicible ! — Je suis libre, elle est à moi ! s’écria Eugène, en se levant précipitamment et en se rendant à la hâte au jardin du comte Angélo Mora. Le soleil avait terminé la moitié de sa course, lorsqu’il arriva à la grille, qu’il trouva fermée; il sonna : personne ne vint pour la lui ouvrir. Il voulait voir la comtesse, la presser sur son cœur, et jouir de la plénitude d’un bonheur acheté si chère-