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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/184

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sespérait pas encore de réussir auprès d’elle, avait observé que l’esprit le moins saillant et le moins remarquable, était cependant aussi vivement excité chez les femmes, par la force des vapeurs d’un vin généreux, et que souvent ainsi le silence le plus absolu se convertissait en l’humeur la plus agréable. C’est pourquoi il se hasarda à prier la comtesse de lui faire honneur en vidant son verre. — La comtesse le regarda, comme saisie tout à coup de ce qu’il lui disait, puis elle lui répondit tout bas, d’un ton qui décelait la plus amère douleur :

— Vous me trouvez muette ? Sainte Vierge ! Est-il possible qu’un instrument brisé rende quelque son !... Eh bien, continuait-elle, vous pouvez supposer au vin le pouvoir de me ranimer, mais je ne trouve rien de