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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/21

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loigner de chez vous, madame ?

— Va, dit-elle à Marguerite, rentre dans la maison, chère Marguerite, et cherche mon grand châle; il fait encore très-frais.

A peine Marguerite fut-elle partie, que la femme du professeur commença ainsi : — Vous êtes heureux, mon cher monsieur Eugène, d’être un jeune homme beaucoup trop noble, sans expérience et sans préoccupation; vous ne comprendrez peut-être pas bien ce que je suis forcée de vous dire aujourd’hui. J’entre dans ma soixantième année; vous avez à peine vingt-quatre ans; je pourrais être voire grand’mère; et je crois que cette différence d’âge doit sanctifier votre demeure dans ma maison. Mais la flèche empoisonnée de la calomnie n’épargne pas même la matrone, dont la vie a été irréprocha-