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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/256

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pour des meurtriers et des brigands, que tu fuis la maison paternelle, que tu t’arraches des bras d’un fiancé. Non, tu ne couvriras pas plus longtemps de honte cette tête grise; les murs d’un couvent te cacheront au monde entier, toi et ta détestable folie.

Telles furent les premières exclamations du vieux comte dans l’accès du plus violent emportement, lorsqu’Amélie parut devant lui. Mais elle semblait avoir perdu tout sentiment de vie. Son visage immobile, ses yeux glacés, laissaient douter qu’elle comprît rien aux paroles qu’on lui adressait, non plus qu’atout ce qui se passait autour d’elle. Quand on la poussait, elle marchait; quand on s’arrêtait, elle demeurait tranquille; l’on eût dit d’un automate. Le comte la fit conduire dans une chambre