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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 16, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/96

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Dans ce moment, les doux accords d’un instrument inconnu, portés sur les ailes des zéphirs, se firent entendre dans un bosquet éloigné, et les tons célestes d’une voix de femme commencèrent à se marier avec eux. C’était une de ces mélodies que l’inspiration seule pouvait produire. L’inconnue chantait une romance espagnole. Une douleur singulière et toute l’ardeur de la plus vive passion agitèrent le jeune homme. Il s’abandonna à une rêverie qui lui découvrit un monde nouveau plein de charmes. Il était tombé à genoux, et avait appuyé sa tête entre la grille. Des pas, qui s’approchaient de lui, le firent lever en sursaut; il s’éloigna promptement, afin de ne pas être surpris dans l’état d’enthousiasme où il se trouvait.