Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 19, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/59

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KREISLERIANA. 47 fais le désespoir du savant qui t’a étudiée avec le plus d’ardeur. J’entends souvent conter, sur les grands maîtres, des anecdotes qui sont si puériles qu’elles m’irritent à l’excès. Ainsi, l’histoire de l’ouverture du don Juan de Mozart est si follement pro ; saïque, que je m’étonne qu’un musicien un peu distingué ait pu la recueillir et la perpétuer. — On conte que Mozart recula de jour en jour la composition de son ouverture, et que le jour qui précéda la représentation, tandis que ses amis inquiets le croyaient assis à son pupitre, il était allé faire une joyeuse promenade. Enfin, le jour même de la représentation, de grand matin, il se mit à composer en quelques heures son ouverture dont les