Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

il est légitime et nécessaire. — Entre nous deux, comme je viens de vous le dire, le combat serait inégal, car ma vie est loin de valoir la vôtre. Si vous succombez, je détruis un monde entier d’espérances ; et moi, si je péris, vous aurez terminé une vie pleine d’angoisses, une existence déjà détruite, qui n’est plus qu’un long souvenir cruel et déchirant. — Mais le principal est que je ne me tiens pas pour offensé. Vous m’avez dit de sortir, et je suis sorti.

L’étranger prononça ces derniers mots d’un ton qui trahissait un ressentiment intérieur. Ce fut un motif pour le baron de s’excuser de nouveau, en disant qu’il ignorait comment il s’était fait que le regard de l’étranger eût pénétré assez profondément dans son âme pour le mettre hors d’état de supporter sa vue.

— Puisse mon regard pénétrer assez