Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/192

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profondément en vous pour vous éclairer sur le danger que vous courez. Vous vous avancez au bord du gouffre avec toute la joie et l'étourderie de la jeunesse ; un seul coup peut vous y précipiter sans retour. En un mot, vous êtes sur le point de devenir un joueur passionné.

Le baron prétendit que l’étranger se trompait complètement. Il lui raconta les circonstances qui l’avaient amené à jouer, et il lui dit que lorsqu’il serait parvenu à se défaire de deux ou trois cents louis qu’il voulait perdre, il cesserait entièrement de ponter. Mais jusqu’alors il avait eu un bonheur désespérant.

— Hélas ! s’écria l’étranger, ce bonheur est l’appât le plus terrible que vous offrent les puissances infernales. Ce bonheur avec lequel vous jouez, baron, la manière dont vous avez débuté, toute