Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/146

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Le tour du baron Benjamin arriva. Il entra en se dandinant à sa manière, s’approcha de la table, examina les inscriptions avec sa lorgnette, et les lut à demi-voix. Mais bientôt un instinct naturel et irrésistible l’entraîna vers la boîte d’or, sur laquelle étincelait la couronne de ducats. — «Bonheur, selon le désir de son âme, à qui me choisira. » — Eh bien ! des ducats ; c’est bien là du bonheur selon mon âme, et Albertine, je la désire aussi, depuis si long-temps que je la demande. Benjamin prit aussitôt la cassette, l’ouvrit, et y trouva une jolie petite lime anglaise.

— Ah ! s’écria-t-il avec colère. Qu’ai-je à faire de cette lime ?

— Vous devez être satisfait de votre lot, lui dit l’orfèvre, et vous le serez indubitablement lorsque vous connaitrez la valeur inestimable de ce bijou.