Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/181

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soir, il venait si tard ; mais une visite dont il n’avait pu se débarrasser l’avait retenu, à son grand déplaisir. — La baronne, hors d’état de se remettre de son effroi, balbutia quelques mots inintelligibles qui tendaient, avec ses gestes, à faire prendre place à l’étranger. Il se choisit une chaise tout près de la baronne, vis-à-vis Angélique, s’assit, et laissa errer son regard imposant sur tout le cercle. Toutes les langues semblaient paralysées, et personne ne trouvait la force de prononcer une parole. L’étranger reprit la parole : il devait doublement s’excuser, et d’être arrivé si tard, et d’être entré avec autant d’impétuosité ; cette dernière circonstance ne devait pas, au reste, lui être attribuée, mais au laquais qu’il avait trouvé dans l’antichambre, et qui avait poussé avec violence la porte du salon. La baronne, combattant avec peine le sentiment