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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/239

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un état de rêverie incroyable, dont le souvenir, bien que confus, me fait encore frémir. Je vis Angélique, mais c’était comme si son corps n’eût été qu’une vapeur tremblotante que je m’efforçais vainement de saisir. Une autre créature se glissait entre elle et moi, s’appuyait sur ma poitrine, y plongeait la main pour s’emparer de mon cœur ; et au milieu des douleurs les plus affreuses, je me sentais saisir d’une volupté infinie. — Le lendemain matin, mon premier regard tomba sur un portrait qui était suspendu au pied de mon lit, et que je n’avais jamais remarqué. Je fus effrayé du fond de mon âme, car c’était Marguerite dont les yeux noirs et animés étaient fixés sur moi. Je demandai au domestique d’où venait ce portrait et qui il représentait. Il me dit que c’était celui de la nièce du chevalier, la marquise de Tressan ; que ce portrait avait toujours