Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/240

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été à cette place, et que je ne l’avais remarqué ce matin-là que parce qu’on avait enlevé la veille toute la poussière qui le couvrait. Le chevalier confirma cette réponse du domestique. Depuis, chaque fois que je voulais rêver à Angélique, Marguerite s’offrait devant moi. J’étais en quelque sorte étranger à mes propres sensations, une puissance extérieure disposait de mes pensées, et, dans le délire que me causait cette lutte, il me semblait que je ne pouvais me débarrasser de Marguerite. Je n’oublierai jamais les angoisses de celte cruelle situation.

»Un matin, j’étais étendu sur un sopha près de la fenêtre, me ranimant aux douces exhalaisons que m’envoyait la brise matinale, lorsque j’entendis au loin les éclats de la trompette. — Aussitôt je reconnais la joyeuse fanfare de la cavalerie russe ; mon cœur bondit de