Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/79

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Les yeux du malheureux Tusmann se remplirent de larmes, tant les soupçons du conseiller lui causaient de peine, et il employa tous ses efforts à les dissiper.

Le conseiller devint de plus en plus grave. Enfin, voyant que le secrétaire persistait dans son dire et soutenait opiniâtrement que tout s’était passé comme il l’avait raconté, il lui dit :

—Plus je songe aux deux personnages avec qui tu as passé cette nuit à boire en dépit de toutes tes habitudes de convenance et de frugalité, et plus il me paraît certain que le juif est mon vieux Manassé et que le rusé orfèvre n’est autre que l’orfèvre Léonard qui se montre quelquefois à Berlin. Je m’étonne singulièrement que toi, mon cher secrétaire, qui dois être fort versé dans les lois, tu ne saches pas que la superstition est rigoureusement défendue, et qu’un