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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/168

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» Tirés probablement de la magie blanche de Wiegleb ou d’ailleurs ! ajouta Fabian. Là-dessus, notre professeur Mosch Terpin vous en remontrerait, et vous ne pouvez vous comparer à lui ; car toutes ses honnétes expériences tendent à démontrer l’ordre naturel des choses, et il ne s’entoure point, comme vous, monsieur le docteur, de tout ce mystérieux attirail… J’ai l’honneur de vous saluer très-humblement !

» Ah ! dit le docteur, vous ne voudriez pas me quitter ainsi fâché ? » Et, s’approchant de Fabian, il lui passa légèrement les mains à plusieurs reprises sur les deux bras, depuis les épaules jusqu’aux poignets, ce qui fit éprouver à celui-ci une sensation extraordinaire, si bien qu’il s’écria tout interdit : « Que faites-vous donc, monsieur le docteur ? — Allez, messieurs ! dit Alpanus ; vous, monsieur Balthasar, j’espère vous revoir avant peu. Bientôt le remède utile sera trouvé.

» — Vous n’aurez pas de pour-boire, mon ami, cria Fabian en sortant au portier jaune-doré en le saisissant par le jabot. Mais le portier fit seulement de nouveau kouirrrr ! et il mordit encore Fabian au doigt.

» Carogne ! » s’écria Fabian, mais il se sauva en courant.

Les deux grenouilles ne manquèrent pas d’accompagner poliment nos deux amis jusqu’à la grille, qui s’ouvrit et se referma d’elle-même avec un sourd grondement.