Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/184

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et rouges entrelacées dans ses cheveux. « Tiens ! tiens ! » murmura le docteur. Il cacha sa canne sous sa robe de chambre, et la dame reprit immédiatement son premier costume.

Prosper Alpanus l’invita amicalement à s’asseoir. La demoiselle de Rosebelle dit alors que depuis long-temps elle avait l’intention de venir visiter monsieur le docteur à sa maison de campagne, afin de faire la connaissance d’un homme qu’on vantait dans tout le pays comme un sage bienfaisant, et doué des facultés les plus rares ; ajoutant qu’elle espérait bien le voir accueillir, sur sa prière, les fonctions de médecin du chapitre, dont les vieilles dames étaient sujettes à de fréquentes indispositions, et privées des secours nécessaires.

Prosper Alpanus répondit poliment qu’il avait renoncé, à la vérité, depuis long-temps à l’exercice pratique de son art, mais que pourtant il consentirait, par exception, à visiter ces dames lorsqu’on réclamerait ses soins ; et il demanda ensuite à la demoiselle de Rosebelle si elle ne souffrait pas elle-même de quelque incommodité. La demoiselle lui assura que ce n’était que par intervalles qu’elle ressentait de légères atteintes de rhumatisme lorsqu’elle s’exposait, par exemple, à l’air trop froid du matin, mais que présentement elle jouissait de la meilleure santé ; et elle ramena la conversation sur des choses indifférentes.

Le docteur demanda à la demoiselle si elle ne prendrait pas volontiers, comme il était de fort bonne heure, une tasse de café. Celle-ci répondit que c’était