Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/189

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pas été banni lorsque le prince Paphnutius proclama l’introduction des lumières ?

» Non ! répondit Alpanus. Je parvins au contraire à dissimuler mon véritable caractère, en m’efforçant de témoigner, par toutes sortes d’écrits que je publiai, d’une aptitude spéciale pour les progrès de la civilisation. Ainsi je prouvai qu’il ne devait jamais éclairer ni tonner sans la volonté expresse du souverain, et que c’était uniquement à ses propres mérites et à l’influence protectrice de la noblesse que nous devions rendre grâces du beau temps et des bonnes récoltes, puisqu’ils passaient à en délibérer dans l’intérieur des palais tout le temps que le menu peuple emploie à labourer et à ensemencer les champs. Ce fut à cette époque que le prince Paphnutius m’éleva à la dignité de premier président intime de civilisation ; mais j’ai renoncé à cette place, qui me pesait lourdement, en même temps qu’à mon incognito, lorsque la tempête a été calmée. — J’ai fait, en secret, autant de bien que j’ai pu, du bien comme nous l’entendons vous et moi, ma gracieuse demoiselle. — Savez-vous bien que ce fut moi qui vous prévins à l’avance, lors de l’irruption des lumières et de la police, et que c’est à moi que vous devez la conservation des charmants petits secrets de magie dont vous m’avez montré l’application tout-à-l’heure ? — Ô mon Dieu ! honorable et digne chanoinesse, jetez seulement un regard par cette fenêtre. Ne reconnaissez-vous donc plus ce parc où vous vous êtes promenée si souvent en vous entretenant avec les esprits bienfaisants qui habitent les buissons, les