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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/212

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qu’il avait abjuré complètement son pyrrhonisme, exalta outre mesure l’insigne générosité d’Alpanus, et s’offrit à prêter main-forte pour le désensorcèlement du petit Cinabre.

En ce moment, Balthasar aperçut par la fenêtre son ami le référendaire Pulcher, qui d’un air tout contrit allait tourner l’angle de la rue. Fabian, à l’invitation de Balthasar, ouvrit la fenêtre, appela le référendaire, et lui fit signe de monter chez lui.

Le premier mouvement de Pulcher en entrant fut de s’écrier : « Quel délicieux habit tu as là, mon cher Fabian ! » Mais celui-ci lui dit que Balthasar lui expliquerait tout ; et il courut à la hâte chez le Recteur.

Lorsque Balthasar eut raconté en détail au référendaire tout ce qui s’était passé, celui-ci lui dit: « Il est bien temps que l’on frappe d’un coup mortel le maudit démoniaque ! Apprends que c’est aujourd’hui même que doit se célébrer d’une manière solennelle son union avec Candida, et que l’orgueilleux Mosch Terpin donne à cette occasion une fête splendide à laquelle le prince lui-même est invité. C’est justement à la faveur de cette fête que nous devons pénétrer dans la maison du professeur et nous emparer de l’odieux nabot. Il ne manquera pas de lumières dans le salon pour effectuer sans délai la combustion de la fatale mèche de cheveux. »

Les deux amis s’étaient entendus sur les mesures à prendre, lorsque Fabian entra tout rayonnant de plaisir.