Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/313

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incapable de ressentir le suprême bonheur de l’amour, et voilà sans doute la cause de ta disgrâce auprès du beau sexe ; tandis que moi !… Vois enfin : cet ardent transport de colère de ma Victorine, quelle en a été la cause, sinon la flamme amoureuse dont elle brûle pour moi, le favori, le mortel bienheureux ? »

La porte s’ouvrit, et un singulier petit homme entra dans la chambre, vêtu d’un habit rouge garni de larges boutons d’acier, d’une veste noire, culotte et bas de soie pareils, frisé en hauteur, et abondamment poudré, avec nu petit cadogan en rosette. « Excellent Cochenille, lui cria Ludwig, excellent monsieur Cochenille ! qu’est-ce qui me procure le rare plaisir ?… »

Euchar allégua des affaires importantes qui l’appelaient ailleurs, et il laissa son ami en tête à tête avec le valet de chambre du comte Walther Puck.

Cochenille, avec un sourire doucereux et les yeux baissés, assura que sa haute seigneurie monsieur le comte était convaincu que le très honorable seigneur baron avait été atteint pendant la seize d’une singulière maladie, dont le nom latin sonnait à peu près comme raptus, et il ajouta que lui monsieur Cochenille venait s’informer de l’état de santé où le très honorable seigneur baron jugeait à propos de se trouver.

« Comment raptus ? s’écria Ludwig, raptus, ô Cochenille ! » Alors il raconta en détail au valet de chambre du comte Walther Puck tout ce qui s’était passé, et il conclut en le priant d’employer sa rare