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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/345

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« Grand Dieu ! mon enfant ! mon pauvre malheureux enfant ! » s’écria don Rafael. Et il tomba par terre sans connaissance.

« Eh bien, que faisons-nous ici ? cria Edgar à haute voix. Sus, amis ! courons vite au défilé, allons venger la mort de nos frères, et arracher à ces chiens la proie tombée sous leurs dents. — Le brave Allemand a raison ! » s’écria Isidore Mirr. Chacun en dit autant, et la troupe se précipita dans le défilé avec le fracas de l’ouragan.

Il n’y avait plus qu’un petit nombre de guérillas qui tenaient bon et défendaient chèrement leur vie. Avec le cri de Valence ! Edgar se jeta au milieu du groupe d’ennemis le plus épais, et ses camarades l’imitèrent en poussant des hurlements effroyables comme des tigres altérés de sang. La frayeur subite que leur causa cette attaque inopinée désarma pour ainsi dire les ennemis ; et les guérillas leur plongèrent leurs poignards dans la poitrine, ou les assommèrent à coups de crosses de carabines avant qu’ils pussent se reconnaître. Des coups de feu ajustés d’une main sûre frappaient ceux qui cherchaient leur salut dans une prompte fuite. C’étaient les mêmes guérillas valenciens qui surprirent aussi à l’improviste les cuirassiers détachés du corps du général Moncey, les attaquèrent en flanc, les tuèrent presque tous à coups de poignard, et regagnèrent leurs repaires maîtres des armes et des chevaux.

Tout était déjà décidé lorsque Edgar entendit un cri perçant sortir de l’épaisseur du taillis. Il y courut aussitôt, et aperçut un petit homme se débattant