Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/367

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dans cette douleur amére et insensée ! Le démon a cédé au moment où je vous ai revu !… Paix et repos sur nous, Euchar !

— Oui, répliqua Euchar attendri, oui, Victorine, paix et repos sur nous ! La puissance céleste ne laisse jamais une belle âme méconnue veuve de consolation et d’espérance.

— Tout est passé, et à présent tout est bien, » dit Victorine. Elle essuya une larme dans ses yeux, et se rapprocha de la compagnie.

La présidente avait observé le couple, et elle murmura tout bas à l’oreille d’Euchar : « Je lui ai tout dit : ai-je bien fait ? — Ne faut-il pas, répliqua Euchar, que je me résigne à tout ? » —

Il y eut alors, comme on pouvait s’y attendre, un nouvel élan de joie et d’étonnement sur le retour inespéré d’Euchar, et chacun l’assaillit de questions sur les lieux où il était allé, et sur ce qui lui était arrivé dans cet espace de temps.

« En vérité, mesdames, dit Euchar, je ne suis venu que pour remplir l’engagement que j’ai pris vis à vis de vous, il y a deux ans, de vous raconter encore quelque chose des aventures de mon ami Edgar, d’arrondir en quelque sorte ma narration, et d’y mettre enfin la dernière pierre, le dénouement que regrettait alors monsieur le poète. Je puis assurer qu’il ne sera plus question désormais de caveaux ténébreux, de meurtres, ni d’autres choses semblables ; mais qu’au contraire, et conformément au désir des dames, il y aura une dose raisonnable d’amour romanesque. Je crois, d’après cela, pouvoir justement