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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/400

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rement secoué déjà les chaînes de roses dans lesquelles Clémentine l’avait entacé avec une jalousie menaçante, et qu’il avait trouvées mêlées d’épines trop aiguës. Il répondit par un sourire assez fade, et dit seulement : « Oh oui, charmante ! » En même temps, il lorgnait un verre de vin qu’un domestique venait de lui présenter, et qu’il aurait volontiers vidé sur la sentence sentimentale de Clémentine. Mais il en était bien empêché, attendu que Clémentine tenait fortement sa main gauche, tandis qu’avec la droite il venait justement de prendre possession d’un morceau de gâteau.

En ce moment, Willibald reparut dans le salon, et tout le monde de l’entourer et de l’accabler d’un déluge de questions : Pourquoi ? d’où ? quoi et comment ? Willibald prétendait obstinément ne rien savoir, mais c’était d’un air de finesse qui laissait croire tout le contraire. On ne cessa pas de le solliciter, car on avait très-bien remarqué qu’il avait rejoint avec le conseiller intime Foerd le général Rixendorf et le jeune Max, et pris part à leur entretien avec beaucoup de chaleur.

« Si l’on exige absolument, dit-il enfin, que je divulgue prématurément l’affaire importante dont il s’agit, on voudra bien me permettre d’adresser certaines questions préalables à la très-honorable compagnie. » On y consentit sans peine. Alors Willibald commença d’un ton pathétique : « Le secrétaire de monsieur le conseiller intime Foerd, appelé Max, ne vous est-il pas à tous connu comme un jeune homme