Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/464

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

» Je regarde cette influence, pour ne pas aller trop avant, répondit le médecin, non-seulement comme possible, mais même comme entièrement homogène à d’autres opérations du principe psychique que l’état magnétique nous permet clairement d’apprécier.

» D’après cela, répliquai-je, on ne saurait non plus contester l’existence de démons malfaisants, exerçant sur nous une domination hostile ?

» Indignes prestiges attribués par la peur aux esprits déchus ! répartit le médecin en souriant. — Non ! ce genre de possessions diaboliques n’est pas à craindre. Et en général, je vous prie de ne voir dans mes arguments que de simples observations ; d’ailleurs, mon opinion personnelle est absolument contraire à l’admission d’un principe immatériel capable d’exercer sur un autre un empire irrésistible ; car je suis fermement convaincu qu’il faut, pour amener un tel résultat, l’action d’une influence immédiate de l’esprit dominateur, ou bien défaut d’énergie et de résistance de la volonté asservie.

» Maintenant, du moins, dit alors un homme âgé qui n’avait fait jusque-là que prêter une attention soutenue à la discussion, sans y prendre part, maintenant, monsieur, j’aurai moins de peine à entrer dans vos idées singulières sur des phénomènes dont il serait interdit à l’homme de pénétrer le mystère. Comme vous paraissez en convenir, s’il existe des puissances occultes et pernicieuses aux attaques desquelles nous soyions exposés, en revanche une anomalie, un vice quelconque de notre organisme spi-