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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/642

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y travailler, et plus souvent encore pour se livrer, dans une grotte du parc, aux songes attrayants de son imagination exaltée. Un jour qu’il était assis dans cette grotte, en proie à de brûlants désirs de gloire, et douloureusement affecté du sentiment de son impuissance qui lui arrachait des larmes amères, tandis qu’il implorait ardemment la Providence de faire enfin luire à ses yeux l’étoile propice de son avenir, tout-à-coup il entendit un léger bruit dans le branchage, et une femme de la plus ravissante beauté apparut devant ses yeux, comme par enchantement, à l’entrée de la grotte.

— Les rayons du soleil éclairaient en plein ce céleste visage. Elle fixa sur moi un regard plein d’une magie inexprimable. La sainte Catherine... Non ! bien plus que cela, l’image de mes rêves... mon idéal réalisé ! — Je tombai à genoux, dans l’extase qui m’enivrait, et je la vis disparaître en m’adressant un bienveillant sourire. — Mon souhait le plus ardent était donc accompli ! —

Florentin entra dans la grotte, et vit avec beaucoup de surprise Berthold accourir vers lui, et le presser contre son cœur avec des transports de tendresse. Les larmes ruisselaient de ses yeux.

« Mon ami ! mon cher ami ! lui dit-il en balbutiant, je suis heureux, bien heureux ! je l’ai trouvée ! je l’ai vue ! » Puis il regagne son atelier en toute hâte, dispose une toile, et se met au travail. — Guidé par une inspiration sublime, son pinceau vivifia cette figure angélique qui lui était apparue. Depuis ce moment, Berthold ne fut plus le même. À la noire