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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/720

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avec l’expression et la dignité convenables. En général, il y a déjà pour moi, rien que dans la forme du sonnet, un charme tout particulier, un charme musical, pour ainsi dire.

BERGANZA.

Que le sonnet a certainement aussi pour toute oreille tant soit peu délicate, et qu’il conservera éternellement.

MOI.

Et cependant la forme particulière d’une composition en vers, le mètre en un mot, m’a toujours paru être quelque chose d’accessoire, de subordonné, à quoi l’on n’a attribué, selon moi, que trop de valeur dans ces derniers temps.

BERGANZA.

Grâces soient rendues aux efforts de vos derniers poètes, parmi lesquels il y en a d’excellents, de ce qu’ils ont rétabli dans ses droits bien légitimes l’art métrique pratiqué par nos grands maîtres d’autrefois, avec amour et sollicitude. La forme, le mètre, dans la composition en vers, c’est la couleur exprès choisie par le peintre pour les vêtements de ses personnages ; c’est le ton dans lequel le compositeur écrit son morceau. Or, tous deux n’apportent-ils pas à ce choix du ton, de la couleur, la réflexion la plus mûre et le soin le plus minutieux, pour qu’ils s’allient convenablement, soit à la gravité, à la noblesse, soit à la grâce, à la frivolité du personnage,