Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/724

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sont toujours à l’avantage du dernier. Je ne doute pas que ce conflit entre le poète et le musicien n’ait produit d’excellents ouvrages.

BERGANZA.

N’as-tu pas remarqué, mon cher ami, que tous ces individus qui, avec une âme sèche et stérile, ont tant de prétentions au caractère poétique, regardent tout ce qui leur arrive comme éminemment singulier, et voient du merveilleux jusque dans leurs personnes ?

MOI.

En effet, et tandis qu’ils considèrent comme tenant du prodige tout ce qui se passe entre les parois resserrées de leur pauvre coquille, dans l’idée que rien d’ordinaire ne saurait advenir à des personnages de leur nature, leur âme reste fermée et insensible aux merveilles divines de l’univers.

BERGANZA.

C’est ainsi que ma Dame avait la folie de voir dans les moindres circonstances de sa vie quelque chose de prestigieux et d’extraordinaire. Ses enfants eux-mêmes étaient nés sous des influences particulières, avec des présages surnaturels, et elle donnait assez clairement à entendre comme quoi des éléments opposés et d’étranges contrastes devaient se trouver combinés d’une manière fantastique dans leurs esprits. Elle avait encore trois garçons plus âgés que Cécile, tous trois frappés au même coin,