Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/749

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avec tant d’élégance, que je souhaiterais d’être toujours ton secrétaire, afin de recueillir tes discours chaque fois que le ciel t’accorde la parole, car je doute que tu puisses jamais te servir de ta patte pour les écrire toi-même ; dis-moi : ne devons-nous pas savoir gré aux poètes contemporains de leurs tentatives pour régénérer notre théâtre avili ? — Combien d’ouvrages dramatiques encore récents ont provoqué notre admiration et…

BERGANZA.

Arrête, cher ami ! ces nobles efforts pour retirer enfin notre scène de l’ornière du commun, et lui rendre le grand caractère poétique qui est dans sa destination, méritent d’être applaudis et encouragés par tous ceux qu’anime un vrai sentiment de l’art ; mais ne vois-tu pas que cette tendance restera stérile devant la résistance d’une masse entière d’individus qui a pour elle la foule ignorante, ou qui plutôt constitue elle-même cette foule ignorante ; car, qu’elle siège dans les loges ou à l’amphithéâtre, c’est tout un ? Et, en outre, l’impuissance et la trivialité de nos acteurs et de nos actrices augmentent chaque jour davantage, de sorte que bientôt il sera impossible de mettre à leur disposition n’importe quel chef-d’œuvre, sans le voir souillé et indignement lacéré par leurs poings grossiers.

MOI.

Tu juges rigoureusement nos héros de la scène !