Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/764

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école ennuyeuse, larmoyante, moralisante, qui tendait à éteindre la moindre étincelle du foyer poétique sous leur déluge de pleurs. Son talent nous séduisit par l’appât flatteur des pommes défendues, dont la jouissance illicite nous a coûté le paradis !

MOI.

Assurément on ne peut lui contester une certaine richesse, une certaine vigueur de composition…

BERGANZA.

Qui s’altère en grande partie d’elle-même et disparaît dans son dialogue prétentieux. L’on dirait qu’il s’applique à reproduire certains traits caractéristiques d’invidus isolés, comme s’il faisait l’essai d’un vêtement étranger auquel il ferait des coupures ou bien ajusterait des enjolivements, jusqu’à ce qu’il fût à sa taille ; tu peux juger ce que deviennent, avec un pareil procédé pour créer des caractères, l’illusion et la vérité poétiques.

MOI.

Quoi qu’il en soit, ses intentions étaient généralement bonnes.

BERGANZA.

J’espère que tu ne prends pas ici le mot intention dans le sens élevé de la langue des arts, mais que tu veux seulement parler du but moral, du moins en apparence, des pièces de cet auteur. Et dans ce cas,