Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/800

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l’impression étrange que déjà à cette époque ces deux figures avaient produite sur lui. Il se souvint qu’un jour entre autres, à l’heure du crépuscule, une fascination irrésistible lui avait fait délaisser ses compagnons de jeu pour se rendre à la Cour d’Artus, afin d’y copier son modèle favori avec toute l’application possible. À l’aspect de cette feuille, Traugott se sentit pénétré d’une vague et profonde mélancolie. Il devait comme d’habitude aller passer encore quelques heures au comptoir, mais il ne put s’y résoudre. Au lieu de cela, il sortit de la ville, et monta sur le Karlsberg, d’où il contempla la mer houleuse, les vagues bleuâtres et les nuages gris amoncelés en ce moment, sous des formes bizarres, au-dessus du promontoire d’Hela. Et il cherchait à surprendre dans l’horizon vaporeux l’horoscope de sa destinée future.