Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/306

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décombres, entre les pierres et les poutres ! — Mais de l’argent ? de l’argent comptant ? interrompit le baron, tu as parié d’un amas d’or, bonhomme ! — Oh ! j’entendais par là, répliqua Daniel, que tous ces riches objets avaient coûté des sommes considérables. » — On ne put obtenir du vieillard d’autre explication.

Le baron manifesta une grande joie de se voir ainsi tout d’un coup maitre des ressources nécessaires à l’exécution de ses plans favoris, à savoir, l’édification d’un château neuf et splendide. L’avis du justicier était pourtant que les instructions laissées par le défunt ne pouvaient s’entendre que des réparations et de l’achèvement de l’ancien château, et que d’ailleurs aucun édifice moderne ne présenterait jamais l’aspect imposant, le caractère simple et noble de l’antique manoir patrimonial. Mais le baron persista dans sa résolution, et soutint qu’en cette conjoncture la volonté du mort ne pouvait faire une loi de mesures non prévues ni sanctionnées par l’acte d’institution du majorat. ll laissa entrevoir pourtant l’intention où il était d’embellir le séjour de R....sitten autant que le permettaient le climat, le sol et les alentours, d’après le projet qu’il avait d’y revenir sous peu de temps avec une compagne, une épouse bien-aimée, et digne sous tous les rapports des plus grands sacrifices.

La manière mystérieuse dont le baron s’était exprimé au sujet d’une union qu’on pouvait supposer déjà conclue secrètement, interdit au justicier toute