Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/408

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le seuil duquel tu resteras autrement livré à un scepticisme éternel ? Tu es armé et équipé pour la lutte : pourquoi languir dans une lâche inertie ?

Toute existence est le prix d’un combat et un combat elle-même. Dans une progression relative, la victoire appartient au plus fort, et le vassal subjugué sert à augmenter la puissance du vainqueur. — Tu sais, mon cher Théobald, comment j’ai toujours envisagé ce combat par rapport à l’action des intelligences, comme j’ai hardiment soutenu que la prépondérance de l’homme favorisé de la nature même dans l’ordre mystérieux des choses spirituelles, la domination qu’il y peut exercer, contribuent à accroître ses forces et doublent son élan pour fournir une carrière plus large encore. Or, nous disposons pour ainsi dire à notre gré, nous du moins en qui résident cette énergie, cette force transcendante, de l’arme, qui nous sert à soumettre, à asservir le principe dépendant. Pourquoi donc avoir appelé magnétisme cette influence souveraine, cette action d’absorber en nous-mêmes et de maîtriser par des moyens qui nous sont personnels le principe spirituel d’un être étranger : dénomination insuffisante, ou plutôt qui ne désigne nullement, par l’idée qu’elle rappelle d’un agent purement physique, ce que nous prétendons exprimer11 ?

Ce devait être un médecin précisément qui révélât au monde ce grand secret, recélé jusqu’ici dans l’ombre d’un temple invisible comme son trésor le plus précieux, et qui posât en principe que le seul but de notre science devait consister dans l’assujettissement